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lundi 9 juin 2014

¡ Lema Sabachthani en español !

Une très sympathique nouvelle m'est tombé dessus ce week-end, alors que je travaillait studieusement sur le chapitre 11 de Nothing About The Dog que je jouait à KOTOR2: cireja a traduit Lema Sabachthani en Espagnol ! Ça tombe vraiment bien, car en fait je n'avais rien d'autre à vous montrez cette semaine. Le lien de téléchargement n'a pas changé.
Profitons en pour lui rendre l'appareille la pareille en lui faisant de la pub pour son site web http://www.abandonsocios.org/.
Allez hop, engageons nous avec une promesse contraignante : la semaine prochaine je vous montre un truc du chapitre 11 de mon adaptation de Trois Hommes dans un bateau.

dimanche 10 novembre 2013

Deux tâches salvatrices.

Deux chantiers importants ont débuté cette semaine : la relecture de la version anglaise du jeu, et le lissage des graphisme (au moins pour ce qui est des décors). J'ai lissé un premier décors, le plus simple pour commencer. Ma méthode n'est pas super rapide, mais le résultat est là :
Le décors lissé.
Un petit screen comparatif.

samedi 28 septembre 2013

Un travail fastidieux.

Pas de longue introduction en préambule de mon travail de la semaine, rentrons directement dans le vif du sujet :
Saurez-vous repérer la nouveauté ?
Mon lectorat le moins observateur me dira sûrement : "Quelle nouveauté ? C'est encore le même décor et les mêmes personnages qu'on voit depuis des dizaines de mois !"
A cela, mon lectorat le plus observateur leur répliquera avec aplomb : "Regardez mieux !"
Et oui ! Le texte est en français ! J'ai en effet traduit l’intégralité du chapitre. Je me suis servi de l'outil AGS Linguist de Rulaman, que je trouve un peu plus performant que le Translation Editor de SpeechCenter. Malheureusement, il ne dispose pas de correcteur orthographique intégré. Pidem et moi allons donc encore passer de longues séances de relecture soigneuse pour ne laisser qu'un minimum de coquilles. Toujours dans le thème de la traduction, il me reste aussi à adapter quelques fenêtres de texte à la version française légèrement plus longue, et à corriger un bug dans la mise en forme du texte français de l'anecdote, bug qui fait carrément planter le jeu...

samedi 17 août 2013

Traduction de vacances : hollidays

Je suis en vacances pour quelques semaines, bien loin de mon poste de travail... :-(
Pour boucher les trous, je vous propose un nouvel article de traduction comparée de Trois hommes dans un bateau (le premier est ici). Nous allons nous intéresser à un autre passage du chapitre 10, celui que je suis en train d'adapter. Mais le passage en question de sera pas présent dans le jeu (en tout cas dans un premier temps), vous pouvez donc le lire sans vous spoiler.
Voici tout d'abord la version anglaise :
   And then we got on to drains, and that put George in mind of a very funny thing that happened to his father once. He said his father was travelling with another fellow through Wales, and, one night, they stopped at a little inn, where there were some other fellows, and they joined the other fellows, and spent the evening with them.
   They had a very jolly evening, and sat up late, and, by the time they came to go to bed, they (this was when George's father was a very young man) were slightly jolly, too. They (George's father and George's father's friend) were to sleep in the same room, but in different beds. They took the candle, and went up. The candle lurched up against the wall when they got into the room, and went out, and they had to undress and grope into bed in the dark. This they did; but, instead of getting into separate beds, as they thought they were doing, they both climbed into the same one without knowing it—one getting in with his head at the top, and the other crawling in from the opposite side of the compass, and lying with his feet on the pillow.
   There was silence for a moment, and then George's father said:
"Joe!"
"What's the matter, Tom?" replied Joe's voice from the other end of the bed.
"Why, there's a man in my bed," said George's father; "here's his feet on my pillow."
"Well, it's an extraordinary thing, Tom," answered the other; "but I'm blest if there isn't a man in my bed, too!"
"What are you going to do?" asked George's father.
"Well, I'm going to chuck him out," replied Joe.
"So am I," said George's father, valiantly.
There was a brief struggle, followed by two heavy bumps on the floor, and then a rather doleful voice said:
"I say, Tom!"
"Yes!"
"How have you got on?"
"Well, to tell you the truth, my man's chucked me out."
"So's mine! I say, I don't think much of this inn, do you?"
"What was the name of that inn?" said Harris.
"The Pig and Whistle," said George. "Why?"
"Ah, no, then it isn't the same," replied Harris.
"What do you mean?" queried George.
"Why it's so curious," murmured Harris, "but precisely that very same thing happened to my father once at a country inn. I've often heard him tell the tale. I thought it might have been the same inn."
Three Men in a boat, Jerome K. Jerome, chapitre X.

Puis la version Wikisource / ebooksgratuits.com, traduite en Français par Théo Varlet sous le pseudonyme de Déodat Serval :
   Et alors nous abordâmes la question du drainage, et cela rappela à George une très curieuse aventure arrivée jadis à son père.
   Son père, raconta-t-il, voyageait dans le pays de Galles, avec un de ses amis. Un soir, ils s’arrêtèrent dans une petite auberge, où se trouvaient d’autres voyageurs, auxquels ils se joignirent pour passer la soirée.
   Celle-ci fut très joyeuse et se prolongea jusque tard dans la nuit, et quand ils allèrent se mettre au lit, le père de George (qui était alors un tout jeune homme) et son ami étaient l’un et l’autre légèrement pompettes. Ils devaient coucher dans la même chambre, mais dans des lits différents. Ils prirent leur chandelle et montèrent. Leur entrée dans la chambre dut être mouvementée, car la chandelle alla donner contre le mur et s’éteignit : il leur fallut se déshabiller dans le noir et chercher leurs lits à tâtons. Mais au lieu de se mettre chacun dans leur lit comme ils croyaient le faire, tous deux, sans le savoir, grimpèrent dans le même, l’un ayant la tête au chevet, et l’autre y rampant du côté opposé, ses pieds trouvant leur place sur le traversin.
   Après un moment de silence, le père de George appela :
« Joe !
– Que se passe-t-il, Tom ? lui fit écho, de l’autre bout du lit, la voix de Joe.
– Il y a quelqu’un dans mon lit. Il a ses pieds sur mon oreiller.
– Eh bien, ça, c’est pas banal, Tom, répliqua Joe, mais qu’on me pende s’il n’y a pas aussi quelqu’un dans mon lit.
– Qu’allons-nous faire ? demanda le père de George.
– Ma foi, je vais le flanquer dehors.
– Moi aussi », fit le père de George, vaillamment.
Il y eut une brève lutte, deux bruits sourds sur le parquet, et une voix plutôt pâteuse s’éleva :
« Hé, Tom !
– Quoi ?
– Comment tu t’en es tiré ?
– Eh bien ! pour tout te dire, c’est moi qui me suis fait virer !
– Moi aussi ! Dis donc, je n’aime pas beaucoup cette auberge, pas toi ? »
« Comment s’appelait cette auberge ? demanda Harris.
– Le Cochon et le Sifflet, répondit George. Pourquoi ?
– Ah ! non, ce n’est pas la même, dit Harris.
– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– C’est très curieux, murmura Harris, mais une aventure semblable est arrivée à mon propre père, dans une auberge de campagne. J’ai souvent entendu raconter l’histoire. J’ai songé que c’était peut-être la même auberge. »
Trois Hommes dans un bateau, Jerome K. Jerome, chapitre X, traduction DS.

Ma vieille version Hachette, traduite par Maurice Beerblock (j'ai laissé une coquille présente dans le texte original. Soignes ta copie, Maurice !) :
   Du drainage, nous en vînmes, je ne sais plus comment, à parler des boissons ; et George se souvint d'une aventure assez bouffonne qui était arrivée, un jeur [sic], à son père. Le père de Georges voyageait avec un ami dans le pays de Galles. Il s’arrêtèrent, certain soir, dans une auberge où logeait déjà plusieurs voyageurs et se joignirent à eux pour passer la soirée.  Ce fut une joyeuse soirée, et qui se prolongea très tard. Au moment d'aller se coucher, le père de George (il était jeune, alors) et son ami étaient passablement joyeux, eux aussi. Ils devaient partager la même chambre, une chambre à deux lits. Ils prirent la chandelle et gagnèrent l'étage. Mais vu l'état... joyeux de ceux qui la portaient, la maudite chandelle, comme ils arrivaient dans la chambre, fit une embardée qui l'envoya contre le mur, où elle s'éteignit. N'ayant pas de quoi la rallumer, nos deux amis durent se déshabiller, puis entrer au lit sans lumière. Ainsi firent-ils ; mais au lieu d'entrer chacun dans son lit, ainsi qu'ils croyaient faire, tous deux grimpèrent dans le même, l'un se couchant la tête, l'autre les pieds sur l'oreiller.
   Il y eut d'abord un silence. Puis le père de George dit :
 « Joe !
- Qu'est-ce qu'il y a, Tom ? fit, à l'autre bout du lit, la voix de Joe.
- Il y a un homme dans mon lit ! Je sens ses pieds sur l'oreiller !
- Le diable m'emporte, dit Joe, s'il n'y en a pas un dans le mien aussi !
- Que vas-tu faire ?
- Eh ! mais, pardi !... le balancer dehors !
- Je vais en faire autant ! » dit courageusement le père de George.
   On perçut le bruit d'une courte lutte, puis deux chocs sourd contre le plancher. Alors, une voix pâteuse s'éleva :
« Dis donc, Tom ?
- Oui ?
- Où en es-tu ?
- Eh bien... pour ne rien te cacher, c'est moi qui ai été flanqué dehors !
- Moi aussi !... Dis donc, Tom, elle ne me fait pas très bonne impression, à moi, cette auberge ! Et toi, qu'en penses-tu ? »
« Quel était le nom de l'auberge ? demanda Harris.
- C'était : "Au cochon qui danse", dit George. Pourquoi ?
- Ah !... Ce n'est pas la même ! fit Harris.
- Que veux-tu dire ?
- Eh bien, c'est très curieux, mais pareille aventure est arrivée à mon père, à moi. Je lui ai souvent entendu raconter l'histoire. Alors, j'ai pensé que c'était peut-être la même auberge !... »
Trois Hommes dans un bateau, Jerome K. Jerome, chapitre X, traduction MB.

Et enfin, la traduction des Bibliothèques de l'Aventure par l'inconnu(e ?) DR :
  À propos de drainage, George se souvint d'une aventure bien drôle arrivée jadis à son père. Son père, raconta-t-il, voyageait dans le pays de Galles avec un de ses amis, et, un soir, ils s’arrêtèrent dans une petite auberge où il y avait quelques autres voyageurs, auxquels ils se joignirent pour passer la soirée.
   Celle-ce fût très agréable et ils restèrent levés fort tard. Lorsqu'ils allèrent se mettre au lit, le père de George (lequel père était alors un tout jeune homme) et son ami, étaient l'un et l'autre fort gais. Ils devaient coucher dans la même chambre mais dans des lits différents. Ils prirent leur chandelle et montèrent. En entrant dans la chambre, la chandelle alla donner contre le mur et s'éteignit : ils durent se déshabiller et chercher leurs lits à tâtons. Mais au lieu de se mettre dans des lits différents, comme ils croyaient le faire, tous deux, sans le savoir, grimpèrent dans le même, - l'un ayant la tête au chevet,  et l'autre s'y glissant du côté opposé, les pieds sur le traversin.
  Il y eut un moment de silence, puis le père de George dit : « Joë !
- Qu'y a-t-il, Tom ? répondit, de l'autre bout du lit, la voix de Joë.
- Eh bien ! il y a quelqu'un dans mon lit, dit le père de George : il a les pieds sur mon traversin.
- Ma foi, c'est bien étrange, Tom, répliqua l'autre ; mais c'est bien le diable s'il n'y a pas aussi quelqu'un dans mon lit !
- Qu'allons nous faire ? demanda le père de George.
- Ma foi, je vais le flanquer à bas, répondit Joë.
- Moi aussi », dit le père de George vaillamment.
   Il y eut une brève lutte, suivie de deux heurts retentissants sur le carreau, et puis une voix dolente prononça :
« Hé, Tom !
- Quoi ?
- Avez-vous réussi ?
- Hé bien, à vrai dire, c'est mon homme qui m'a flanqué à bas.
- Le mien aussi ! Vrai, cette auberge ne me revient guère. Et vous ? »
« Comment s'appelait cette auberge ? dit Harris.
- "Le Cochon et le Sifflet", dit George. Pourquoi ?
- Ah ! alors ce n'est pas la même, répondit Harris.
- Que voulez vous dire ?
- C'est très curieux, murmura Harris, mais la même aventure exactement est arrivée à mon père dans une auberge de campagne. Je lui ai maintes fois entendu raconter l'histoire. Je croyais que peut-être il s'agissait de la même auberge. »
Trois Hommes dans un bateau, Jerome K. Jerome, chapitre X, traduction DR.

Et vous, quelle version préférez-vous ? Si d'une façon générale j'aime bien la traduction de DR, là je crois que je préfère celle de Déodat Serval.
Déodat Serval, DR ou Maurice Beerblock ?

mercredi 8 août 2012

De la traduction.

NATD sera disponible en Anglais et en Français. Je compte rester le plus fidèle possible au livre original. Pour la version anglaise, je recopierais donc le texte original pour un certain nombre de dialogues et descriptions. Pour la version Française, il faudra traduire. Plusieurs solutions s'offrent à moi : dois-je traduire moi même les passages concernés (plus de travail, qualité surement moins grande vu mes talents de traducteurs) ou reprendre une traduction de livre préexistante (mais alors, qu'en est-il des droits du traducteur, qui eux ne sont peut-être pas encore tombé dans le domaine publique) ?
Outre cette épineux choix, j'ai trouvé au moins trois traductions françaises de Trois hommes dans un bateau. Laquelle choisir ?

Pour vous donner un exemple, et surtout pour bien vous spoiler chacun des éléments qui seront dans le premier chapitre jouable (le dix),  voilà un petit extrait en Anglais (directement écrit par Jerome K. Jerome, donc).

It took us half an hour’s hard labour, after that, before it was properly
up, and then we cleared the decks, and got out supper. We put the kettle
on to boil, up in the nose of the boat, and went down to the stern and
pretended to take no notice of it, but set to work to get the other
things out.
That is the only way to get a kettle to boil up the river. If it sees
that you are waiting for it and are anxious, it will never even sing.
You have to go away and begin your meal, as if you were not going to have
any tea at all. You must not even look round at it. Then you will soon
hear it sputtering away, mad to be made into tea.
It is a good plan, too, if you are in a great hurry, to talk very loudly
to each other about how you don’t need any tea, and are not going to have
any. You get near the kettle, so that it can overhear you, and then you
shout out, “I don’t want any tea; do you, George?” to which George shouts
back, “Oh, no, I don’t like tea; we’ll have lemonade instead—tea’s so
indigestible.” Upon which the kettle boils over, and puts the stove out.
We adopted this harmless bit of trickery, and the result was that, by the
time everything else was ready, the tea was waiting. Then we lit the
lantern, and squatted down to supper.
Three Men in a boat, Jerome K. Jerome, chapitre X.

Voici la traduction proposé sur le site ebooksgratuit.com, dont le traducteur n'est malheureusement pas précisé (EDIT : il semble que ce soit celle de Déodat Serval, aussi disponible sur wikisource).

Tendre la bâche exigea une autre demi-heure de travail acharné, puis nous nettoyâmes le plancher et passâmes au souper.
La bouilloire mise à chauffer à l’avant du canot, nous nous retirâmes à l’arrière, feignant de l’ignorer, pour nous occuper de sortir le reste du matériel.
C’est, sur la Tamise, la seule méthode afin qu’une bouilloire consente à bouillir. Si elle voit que vous l’attendez avec impatience, elle ne sifflera ni ne chantera. Il vous faut vous éloigner et commencer votre repas comme si vous ne vous souciiez pas le moins du monde de prendre le thé. Il est même vivement recommandé, dans ces cas-là, d’éviter de la regarder.
Alors, vous entendrez bientôt bouillonner, tout excitée à l’idée de se transformer en thé.
Une autre ruse consiste, si vous êtes pressé, à affirmer bien haut que vous n’avez décidément aucune envie de boire le thé aujourd’hui, et que vous n’en ferez pas. Pour plus de sûreté, afin d’être bien sûr qu’elle vous entende, n’hésitez pas à vous approcher au plus près de la bouilloire et à crier : « Moi, je ne veux pas de thé, et toi, George ? – Oh ! moi non plus, j’ai horreur de ça, prenons plutôt de la limonade : le thé est si indigeste ! » Sur ces derniers mots, l’eau bouillante débordera et éteindra votre réchaud.
Nous adoptâmes cette innocente supercherie, et le repas n’était pas encore servi que le thé attendait. La lanterne allumée, nous entreprîmes de nous restaurer.

La traduction de la vieille édition Hachette par Maurice Beerblock :
Il fallut encore une demi-heure de travaux forcés pour monter convenablement la tente. Puis nous débarrassâmes le pont et l'on prépara le souper. On mit la bouillotte à bouillir à l'avant et on gagna l'arrière, faisant exprès de ne pas s'occuper d'elle, d'être absorbé par autre chose.
Car c'est là le moyen, le seul moyen de décider une bouillotte à bouillir, lorsque l'on est sur la rivière. Si elle voit que vous attendez après elle, que vous êtes impatient de voir sortir la vapeur, elle ne se donnera même pas la peine de chanter. Il faut vous éloigner, commencer à manger, par exemple, faire comme si vous n'aviez pas du tout l'intention de boire. Même pas la regarder, ni se tourner de son côté. Alors, mais alors seulement, vous l'entendrez bientôt chantonner, bredouiller, crachoter, devenir impatiente d'être changée en thé.
Il n'est pas mauvais non plus, si vous êtes très, très pressé, de vous dire tout haut l'un à l'autre que vous n'avez aucun besoin de boire, que vous ne prendrez pas de thé ce jour-là. Placez-vous assez près de la bouillotte pour qu'elle vous entende, et puis criez bien haut :
"Je ne veux pas de thé ! Et toi, George ? "
A quoi George répondra, criant très fort, lui aussi :
"Moi non plus. Je n'aime pas ça ! Buvons plutôt la limonade. Le thé est indigeste ! "
Aussitôt la bouillotte bout à déborder. Même, elle éteint parfois le feu. Nous pratiquâmes donc cette inoffensive supercherie. Le résultat, c'est que, lorsque tout le reste fut prêt, le thé, déjà, nous attendait. Nous allumâmes la lanterne, et on s'accroupit pour souper.
 Trois Hommes dans un bateau, Jerome K. Jerome, chapitre X, traduction Maurice Beerblock.

Pour finir, voici la traduction de la collection B.I.B.L.I.O.T.H.E.Q.U.E. DE L'AVENTURE, édition FABBRI, traduit par le brillant mais énigmatique DR (énigmatique parce qu'on ne sait pas qui désigne ces initiales).
Il nous fallut une demi-heure de travail acharné, ensuite, pour mettre le tout en ordre. Après quoi on passa au souper. La bouilloire mise à chauffer à l'avant du canot, nous nous retirâmes à l'arrière et fîmes semblant de ne pas la regarder, et de nous occuper à sortir les autres accessoires.
Tel est le seul moyen, sur la Tamise, d'obtenir qu'une bouilloire bouille. Si elle voit que vous attendez avec impatience, elle ne chantera même pas. Il vous faut vous éloigner et entamer votre repas, comme si vous ne deviez pas prendre la thé. Ne lui jetez même pas un coup d’œil à la dérobée. Alors vous l'entendez bientôt cracher et déborder, folle d'envie de devenir thé.
La méthode est également bonne, si vous êtes très pressé, de vous dire les uns aux autres avec affectation que vous n'avez pas envie de thé, et que vous n'en ferez pas. Vous vous rapprochez de la bouilloire, afin qu'elle puisse vous entendre et vous lancez très haut : " Pas de thé pour moi ; et vous George ? " A quoi George répond, de même : " Oh ! non, je n'aime pas le thé. Prenons plutôt de la limonade... le thé est trop indigeste. " A la minute, la bouilloire déborde, éteignant le réchaud.
Grâce à cette innocente supercherie, la table était à peine dressée que le thé attendait. La lanterne fut allumée, et on s'assit, jambes croisées pour souper.
Trois Hommes dans un bateau, Jerome K. Jerome, chapitre X, traduction DR.

Notez la brillante traduction de "mad to be made into tea"  de DR, surtout quand on la compare aux autres. Vous l'aurez compris, la troisième traduction a clairement ma préférence. A mon avis elle n'est pas libre de droit. Dans l'idéal, il faudrait que je contacte les édition Fabbri pour savoir qui possède les droits de la traduction (et qui est DR). Une recherche google sur ces éditions n'est malheureusement pas très fructueuse.

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